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Cultiver la santé : un toit vert améliore le mieux-être, la durabilité et la santé de la planète

23 Oct. 2024

An artist rendering of the exterior of The Ottawa Hospital's new campus during the day, showing the exterior main entrance of the hospital and trees in the foreground. A helicopter is on the helipad on the roof of the building.

Au cours des premières étapes d’un grand projet d’infrastructure comme la construction d’un nouvel hôpital, il est facile de se concentrer sur les éléments visibles au niveau du sol comme la terre, l’acier et le béton.

À juste titre, direz-vous! C’est d’ailleurs ce qui se passe actuellement pendant que des équipes s’affairent à construire le stationnement à étages du nouveau campus de L’Hôpital d’Ottawa.

Les plans de conception du nouvel hôpital et du nouveau campus sont fondamentalement guidés par la santé des gens et la santé de la planète. L’Hôpital d’Ottawa s’est engagé à bâtir un hôpital et un campus qui auront des retombées positives sur l’environnement, la collectivité et les gens qui l’utilisent et étudie pour ce faire toutes les possibilités… du plancher jusqu’au toit!

Les plans actuels de conception du nouveau campus prévoient l’installation d’un toit vert sur deux secteurs de l’édifice principal et une portion du stationnement à étages.

Pourquoi renforcer les pratiques écologiques?

À un niveau rudimentaire, un toit vert est un toit où pousse de la végétation. Il peut offrir des vues bénéfiques sur des paysages naturels et ainsi aider à promouvoir un sentiment de calme et d’escapade dans des situations potentiellement stressantes.

« Il est prouvé que l’intégration à un hôpital d’éléments de conception naturels ou de vues sur l’environnement naturel entraîne généralement une amélioration du mieux-être des patients. Cela peut même contribuer à réduire leur durée de séjour ou le nombre d’interventions médicales nécessaires », explique Peter Duckworth-Pilkington, responsable de la conception durable chez HDR Architecture Associates inc., un cabinet de conception d’établissements de santé de calibre international qui collabore avec l’Hôpital pour concevoir le nouveau campus. « Les données probantes montrent qu’une vue sur l’extérieur dans un espace habituellement dépourvu de nature a un profond effet sur le mieux-être d’une personne. »

L’Hôpital est ainsi en train de créer des espaces dans l’ensemble du nouveau campus qui favorisent la santé et la guérison grâce à un lien avec l’environnement naturel.

« Les partenaires qui orientent notre planification nous ont expliqué qu’un contact avec des paysages naturels est essentiel au mieux-être général », explique Karen Stockton, directrice exécutive de la Planification et du Développement à L’Hôpital d’Ottawa. « Nous travaillons avec les collectivités pour intégrer des éléments naturels et des aménagements paysagers qui sont typiques de la région et de celle de patients venant d’aussi loin que le Nunavut. »

Peter Duckworth-Pilkington, responsable de la conception durable à HDR Architecture Associates Inc.
Peter Duckworth-Pilkington, responsable de la conception durable à HDR Architecture Associates Inc.

Un toit vert aide aussi à réduire la consommation d’énergie et à améliorer globalement la qualité de l’air.

« En tant que prolongement du paysage naturel au-dessus de l’arène urbaine, un toit vert capture les polluants et libère de l’oxygène, ce qui contribue à améliorer la qualité générale de l’air, poursuit M. Duckworth-Pilkington. Il absorbe le carbone de l’atmosphère tout en offrant un espace aux papillons et aux autres pollinisateurs, ce qui est fantastique. »

Parmi les autres avantages, citons l’allongement de la durée de vie du toit lui-même.

Par comparaison aux toits commerciaux traditionnels souvent revêtus de matériaux comme des feuilles de métal ou de l’asphalte, un toit vert contribue à maintenir les températures intérieures plus fraîches en été et plus chaudes en hiver, ce qui réduit les besoins en climatisation et en chauffage. Il joue également un rôle important dans la gestion des eaux pluviales.

« Les toits verts présentent d’autres avantages lorsqu’il s’agit de planifier les systèmes et les services des édifices au nouveau campus, notamment pour gérer l’accumulation des eaux pluviales en cas de fortes précipitations. Il aidera à absorber et à évaporer l’eau, ce qui atténuera la surcharge de l’infrastructure municipale d’eaux pluviales et réduira les risques d’inondation sur les terrains », explique Mike McKay, gestionnaire principal de projet et responsable des systèmes immobiliers et de la mise en service à L’Hôpital d’Ottawa. « Parmi les autres avantages qui minimisent les répercussions sur l’environnement, notons qu’un toit vert agit essentiellement comme une éponge et ralentit la vitesse d’écoulement des eaux pluviales dans le système de la ville ».

Les espèces végétales choisies pour les toits verts du nouveau campus seront celles typiques des régions alpines, de la grande région d’Ottawa et des environs. Outre la conception d’un des premiers toits verts de Toronto sur sa propre maison en 2003, M. Duckworth-Pilkington a travaillé à des projets de toits verts pour l’Hôpital Hennick Bridgepoint et l’Hôpital Humber River à Toronto. Il explique qu’il est essentiel de choisir les plantes en fonction du climat pour réussir.

« Dans la région d’Ottawa, il y a un sol très fin qui repose sur le Bouclier canadien – sur du granit, explique-t-il. Pensez au toit vert dans une optique similaire. Nous avons une structure en béton (l’édifice) qui est comme le granit, puis nous avons un sol très fin. Cela permet un large éventail de plantes, mais, à titre d’exemple, des espèces comme les sedums (dont les feuilles retiennent l’eau) s’épanouissent bien dans cet environnement et sont très bien adaptées pour résister à des cycles de sécheresse et de pluie. »

En plus du toit vert, l’Hôpital prévoit aménager un parc public sur le toit de la structure du stationnement. Le sol de cet espace serait plus profond que celui des toits verts situés sur d’autres parties du stationnement ou de l’édifice principal de l’hôpital.

« C’est ici que nous prenons le sol et que nous le soulevons, ajoute M. Duckworth-Pilkington. Nous pouvons y planter des arbres de taille normale et les gens ne sauront même pas qu’ils ne sont pas au niveau du sol. Ils auront littéralement l’impression d’être dans un parc aménagé dans le ciel. »